

Par Daniel Meurois
Chers amis qui me restez fidèles sur cette page (*Facebook)… où je ne suis pas aussi souvent présent que je le voudrais, voici quelques mots qui me semblent de circonstance par les temps actuels. N’y voyez surtout aucun parti pris, seulement la mise en relief d’une réalité dont nous n’avons pas à être très fiers. Je ne les publie pas ici pour nous suggérer une sorte d’auto-flagellation mais pour nous inviter à une forme de ramonage intérieur constructif.
Merci à vous tous de me lire !
Bizarre… On est toujours du côté des bons.
Oui, vraiment c’est bizarre… On est toujours du côté des bons… Voilà la réflexion que je me fais constamment en “zappant” d’un canal de télé à l’autre. Prise de conscience peut-être pas soudaine, mais toutefois particulièrement aigüe et qui me donne envie de prendre la plume pour tirer tout cela plus au clair.
Oui, c’est étrange, nous les Occidentaux, les Nord-Américains ou les Européens de la Communauté, quelle que soit la grande cause que l’on adopte, nous avons toujours raison. Nous sommes forcément de la bonne croyance ou non-croyance, de la bonne sensibilité philosophique, de la tendance politique globale correcte et, bien sûr, engagés aussi quand il le faut du côté des “justes guerres” s’il s’en présente. Cela va de soi, puisque nous sommes occidentaux et que nous avons, de ce fait, quasi héréditairement, les bonnes, toutes les bonnes informations.
Pourtant, aujourd’hui, il y a quelque chose qui me gêne en profondeur dans ce scénario réflexe. Je voudrais nous regarder à la loupe. Je voudrais savoir si nous sommes de vrais naïfs ou si nous faisons semblant d’en être… parce que c’est plus confortable. Il y a peut-être des deux à la fois… Mais plus j’avance, plus je penche pour la deuxième solution. Nous tenons tellement à notre fauteuil mental que nous ne voulons plus rien imaginer en dehors de lui. Cela devient flagrant, nous en sommes arrivés à préférer voir venir vers nous un aliment aseptisé et prédigéré que quelque chose de cru ou de nature qui pourrait nous faire souvenir d’un autre goût des choses.
Alors, voilà ce que je me demande tout net : Et si le lavage de cerveau ce n’était pas seulement aux autres que ça arrivait ? Le vieux Montaigne que les plus âgés d’entre nous ont jadis étudié au collège et qui aujourd’hui est totalement inconnu des jeunes générations, le disait déjà en substance : “Passé nos frontières, il n’y a que des barbares !”. Bien sûr, nos frontières ont changé d’allures et de noms. C’est pour cela qu’on a l’impression qu’elles se sont éloignées. En fait, je crois que nous les avons gardées intactes. C’est qu’elles ont les racines bien plantées dans notre sol intérieur, ces frontières-là ! Les racines d’un arbre qui s’appelle “sentiment de supériorité”.
Certes, je sais bien que ce sentiment-là ne pousse pas qu’en Occident et qu’on le trouve tout aussi bien en Asie, au Moyen ou au Proche-Orient, en Europe de l’Est et partout ailleurs. L’homme est ainsi fait qu’il a toujours raison là où il vit.
Seulement voilà, notre position de “parents riches”, de privilégiés dans un monde qui s’entredéchire comme jamais, nous rend sans doute davantage responsables que d’autres. Plus responsables de nos paresses, de notre docilité à nous laisser enrôler dans des mouvements d’opinion dont nous ne connaissons, ni l’origine juste, ni la destination; plus responsables, enfin, de notre propension à nous anesthésier les uns les autres.
Qui nous dira aujourd’hui, sans tricherie aucune, ce qui s’est réellement passé au début de telle ou telle ¨crise¨ ? Je dis ¨crise¨ car, puisque le mot guerre indispose, on ne l’utilise – comme par exemple actuellement – que lorsqu’on ne peut plus faire autrement tandis qu’on s’applique à toujours garder officiellement les mains propres et bien intentionnées. C’est souvent très indisposant de chercher les causes derrière les causes…
Alors, je me dis qu’il serait sans doute grand temps de se secouer, de déployer nos ailes engourdies et de regarder les choses d’un peu plus haut. Je suis persuadé que, par ce mouvement de conscience, on verrait vite qu’il n’y a ni “bons” ni “mauvais” mais simplement des êtres humains… ou plutôt des apprentis humains qui ne parviennent pas à sortir de la souffrance. Des hommes et des femmes qui n’ont jamais appris à vivre, qui n’ont jamais même imaginé une école pour approcher l’art de vivre, l’art du respect, l’art de dépister les premières traces d’un possible bonheur là où on pourrait en planter.
Bien sûr, il faut du courage, il faut de l’amour pour prendre un peu d’altitude mais, d’abord et surtout, du gros bon sens. Le problème, c’est que ce bon sens-là se trouve certainement, lui aussi, sur la liste des denrées rares !
source : Facebook/DanielMeurois
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