

Par Russia Today
La nouvelle constitution de Bamako remplace la langue de ses anciens colonisateurs par d’autres parlées localement.
Le Mali a supprimé le français en tant que langue officielle de l’État, six décennies après que le pays a obtenu son indépendance de son ancien maître colonial. La décision est inscrite dans la nouvelle constitution du pays d’Afrique de l’Ouest, adoptée samedi.
Vendredi, la cour constitutionnelle de Bamako a validé les résultats définitifs d’un référendum de juin sur un projet de constitution, déclarant qu’il avait reçu l’approbation de 96,91 % des électeurs.
Le français servira de langue de travail principale, tandis que les 13 langues nationales parlées dans le pays seront officiellement reconnues comme langues officielles. 70 langues locales supplémentaires, dont le bambara, le bobo, le dogon et le minianka, dont certaines ont obtenu le statut de langue nationale par décret en 1982, seront conservées.
Le Mali est dirigé par une junte militaire depuis deux coups d’État en août 2020 et mai 2021, après une décennie d’instabilité politique marquée par la montée des insurrections djihadistes.
La junte a insisté sur le fait qu’une nouvelle constitution est essentielle à la reconstruction du pays, promettant de revenir à un régime civil avec des élections en février 2024 après l’échec d’un plan antérieur.
Le président par intérim Assimi Goita a annoncé samedi que la mise en œuvre du cadre constitutionnel marque le début de la IVe République dans l’ancienne colonie française.
Les relations entre Paris et Bamako se sont détériorées ces dernières années, alors que le sentiment anti-français s’est développé dans les anciennes colonies françaises d’Afrique de l’Ouest à la suite d’allégations d’échecs militaires contre les djihadistes et d’ingérence politique.
La France a retiré ses dernières troupes du Mali en août, mettant fin à une opération militaire de neuf ans dans le pays pour combattre les groupes armés.
À la fin de l’année dernière, le gouvernement militaire a ordonné à toutes les ONG, y compris les groupes d’aide financés par la France, de cesser leurs opérations dans le pays. Cette action a été prise en réaction à la décision de Paris de suspendre l’aide au développement à Bamako en raison de prétendues inquiétudes concernant la coopération du Mali avec la société militaire privée russe Wagner.
source : Russia Today
