


RÉGION PACA (PROVENCE ALPES CÔTE D’AZUR)
Monsieur Jean LOENETTI, Maire de la Ville d’Antibes Juan-Les-Pins, Médecin Cardiologue et ancien Ministre, dans une tribune parue le 9 Janvier 2022 dans le journal Le Figaro, critique certaines mesures sanitaires du Gouvernement et formule des préconisations.
La pandémie due au Covid-19 frappe depuis près de deux ans. Cette longue période d’observation scientifique doit être utilisée pour lutter plus efficacement contre ce fléau grâce à des données objectives qui nous faisaient défaut au début de la maladie.
On a su rapidement que ce sont les sujets âgés ou atteints de comorbidité qui développaient les formes les plus graves de la maladie. La mortalité, faible au-dessous de 50 ans, augmente progressivement chez les sujets de plus de 65 ans, qui représentent plus de 80 % des décès imputables au Covid-19.
On connaît mieux à présent l’efficacité de la vaccination, qui diminue significativement le risque de formes graves en divisant par dix le risque de mortalité mais n’élimine pas le risque de transmission du virus. De plus, on a pu constater que l’immunité acquise par vaccination ou après contamination n’est que temporaire.
Il n’est donc pas étonnant que la crise sanitaire se prolonge, favorisée de plus par des mutations qui constituent la réponse habituelle des virus avec des variants généralement plus contagieux et moins dangereux.
Enfin, il est désormais établi que la contamination se fait presque exclusivement en milieu clos et par « aérosol » plus que par la projection de gouttelettes infectées ou que par contact manuel.
Il convient donc à partir de ces éléments de développer une stratégie différente, plus cohérente et donc mieux acceptée.
Il ne faut plus se bercer de l’illusion d’un objectif « zéro Covid » , qui consisterait à éradiquer rapidement et définitivement la maladie par une immunité collective acquise par contamination ou vaccination. Nous allons probablement vivre « avec » le virus et les mesures adoptées devront donc être acceptables et « soutenables » dans la durée par la population et notre économie.
Les mesures barrières ne suffisent pas pour faire face à des variants de plus en plus contagieux, et il est impossible de revenir à une mesure de confinement inacceptable sur le plan social et humain et dont l’efficacité ne serait que temporaire. Tout au plus peut-on espérer par les mesures barrières diminuer le pic des vagues successives pour éviter la saturation des services médicaux.
Les mesures qui n’ont aucune base scientifique ni efficacité prouvée et qui sont, de plus, attentatoires aux libertés et pénalisantes pour la vie économique, sociale et familiale ne doivent plus être proposées. Nous savons que le masque à l’extérieur n’a qu’une faible utilité, que le niveau des jauges pour recevoir le public est arbitrairement établi et sans études scientifiques et qu’il n’y a pas de différence de risque de contamination entre la prise d’un café debout ou assis. Ces mesures incohérentes, inefficaces, exaspèrent et décrédibilisent la parole publique, favorisant un discours complotiste qui rejette toute proposition sanitaire. « Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires » , disait Montesquieu.
Enfin, il ne faut pas utiliser le passe sanitaire, probablement temporairement utile, comme une stratégie déguisée d’obligation vaccinale par des moyens discriminatoires associés à des propos insultants alors que nous avons besoin d’une adhésion des populations.
Toute stratégie sanitaire doit être conforme aux données actuelles de la science, respecter les principes éthiques de proportionnalité et évaluer la balance bénéfice-risque de toute action médicale envers les populations concernées.
Si on veut être efficace, il faut vacciner prioritairement les plus de 50 ans et les sujets avec comorbidité et ne pas inciter ou obliger des enfants chez lesquels le risque de la maladie est quasi nul pour protéger certains de leurs aînés qui le refusent. Si on veut être efficace, il faut porter le masque en milieu clos en utilisant ceux qui protègent le mieux sans l’imposer aux enfants. Si on veut être efficace, il faut doter nos hôpitaux des moyens nécessaires pour accueillir en toute sécurité les malades victimes de la pandémie et ne pas lier une stratégie sanitaire à une pénurie de lits.
Mais est-il encore temps de convaincre plutôt que de contraindre et encourager une véritable démocratie sanitaire en évitant les surenchères inutiles qui attisent les peurs et favorisent la révolte ?
Jean Loenetti, Maire LR d’Antibes-Juan-les-Pins.
Réf : https://www.lefigaro.fr , https://www.lelibrepenseur.org
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